Résumé
Annie Ernaux fait le portrait de son père et partant celui du monde rural de ses origines avec lesquels, au fur et à mesure où elle accède à un univers plus petit bourgeois (le récit commence par le souvenir de son épreuve du Capes), elle prend insensiblement ses distances. Un récit distancié, sans affect ni jugement, qui témoigne admirablement de ses rapports ambivalents avec son père, à la fois fier de la réussite de sa fille et méfiant à l'égard de ce monde qu'il ne comprend pas. Pourtant, en dépit de ce parti pris stylistique, l'émotion se trouve à chaque page, l'intime est dit avec une très grande pudeur.
Un avis qui sera,tout comme le livre, court tant il est difficile de se faire une opinion bien ciselée en 70 pages. Ce qui est sûre c'est que j'ai aimé retrouver l'écriture d'Annie Ernaux que j'avais découvert avec Une femme où l'auteur rend hommage, au travers de ses souvenirs, à sa mère décédée de la maladie d'Alzeihmer.
Dans La place, Annie Ernaux nous parle de son père. Ce père duquel elle n'a jamais été vraiment proche. A travers ce roman, elle nous parle de sa relation père/fille et de la place que chacun occupait dans cette relation mais aussi dans la vie quotidienne, dans la société. Mais ce roman c'est aussi une étude sociologique, une étude des gens. L'auteur ici tente de comprendre son père à travers son passé, son métier. N'ayant pas été à l'école il devient ouvrier puis plus tard ouvre un commerce avec son épouse. Un autodidacte en somme. Ce livre est écrit des années après le décès de son père comme pour lui rendre hommage et lui rendre sa place de père dans le coeur d'une petite fille qui n'aura de cesse de ne pas être comme son père. De bousculer le destin. Elle reniera presque ses origines modestes, voudra s'élever et accéder ainsi à un monde dont le père à toujours rêvé.
Un portrait d'une vie on ne peut plus simple mais tellement bien brosser par les souvenirs et l'écriture d'Annie Ernaux. Ecriture que j'ai hâte de retrouver dans un autre roman au plus vite !
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