vendredi 18 septembre 2015

Est-ce ainsi que les femmes meurent? - Didier Decoin

----Résumé----

Catherine Kitty Genovese n'aurait pas dû sortir seule ce soir de mars 1964 du bar où elle travaillait, une nuit de grand froid, dans le Queens, à New York. Sa mort a été signalée par un entrefilet dans le journal du lendemain : " Une habitante du quartier meurt poignardée devant chez elle. " On arrête peu de temps après le meurtrier, monstre froid et père de famille. Rien de plus. Une fin anonyme pour cette jeune femme drôle et jolie. Mais sait-on que le martyre de Kitty Genovese a duré plus d'une demi-heure, et surtout que trente-huit témoins, bien au chaud derrière leurs fenêtres, ont vu ou entendu la mise à mort ? Aucun n'est intervenu. Qui est le plus coupable ? Le criminel ou l'indifférent ? Récit saisissant de réalisme et réflexion sur la lâcheté humaine, le roman de Didier Decoin se lit dans un frisson.





----Mon avis----

Est-ce ainsi que les femmes meurent ? est une lecture dont Madleen m'avait parlé et qui m'avait immédiatement interpellée.  Une jeune femme se fait assassiner à l'entrée de son immeuble. De nombreux voisins ont été réveillés par du bruit, des cris, certains ont même vu qu'il se passait clairement quelque chose mais personne n'a réagit. Pourquoi ?

Les faits nous sont présentés par un voisin absent la nuit du drame. Ce choix de l'auteur est pour moi une envie de raconter les faits avec une certaine pudeur. Nous sommes en 1964, en plein hiver, les rues sont couvertes de neige, il fait froid et la nuit est tombée depuis bien longtemps. Kitty Genovese rentre chez elle en voiture après une soirée de travail dans le bar qui l'emploi en tant que serveuse. Kitty se gare et fait à peine deux pas quand elle se fait sauvagement agressée. Winston Moseley, l'agresseur, est effrayé par un voisin qui alerté par les cris de la jeune femme le fait fuir. Moseley laisse alors sa victime pour morte après lui avoir asséner deux coups de couteau. Mais il revient quelques minutes après afin de finir ce qu'il avait commencé.

En lisant certaines chroniques, je me suis rendue compte que certains avaient trouvé le style de l'auteur froid mais je n'ai pas du tout eu cette sensation. Même si à de nombreuses reprises il nous relate des scènes assez ignobles j'ai trouvé que cette "froideur" se rapprochait plus d'une certaine pudeur de ne pas en dire trop ou une façon d'être un peu plus brut en quelques mots pour décrire l'horreur. J'ai été évidemment très choquée par l'agression de la jeune femme, écœurée par les scènes qui sont décrites. Pauvre Kitty. Cette jeune femme meurt dans d'atroces souffrances mais surtout dans l'indifférence totale. De nombreux voisins ont entendu quelque chose, se sont téléphoner entre eux mais ont préférer retourné se coucher. Je ne comprenais pas. Pourquoi personne n'a appelé la police? Avaient-ils trop peur?

Une lecture qui pour moi m'a fait réfléchir.Qu'aurions-nous fait dans cette situation? L'auteur pose également la question du véritable coupable. Bien sûr, Moseley est coupable de ce crime atroce mais les témoins de ce drame n'ont-ils pas eux aussi une certaine responsabilité dans ce qui est arrivé à Kitty ? L'issue aurait été évidemment différente si le premier voisin - celui qui a fait fuir Moseley - avait appelé la police.

Je ne peux pas dire que ce fut une lecture agréable mais j'ai apprécié ce que j'ai lu et ai apprécié découvrir la plume de Didier Decoin avec ce roman. Ce roman a été adapté au cinéma sous le titre 38 témoins, j'ai regardé la bande annonce mais je ne pense pas que je regarderai le film.

4 commentaires:

  1. Je ne l'ai pas lu mais ton article me fait penser au livre De Bons Voisins de Ryan David Jahn, l'histoire a l'air similaire :)

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  2. Après avoir été mitigée sur "une anglaise à bicyclette" j'espère retenter le coup avec cet auteur avec ce livre là !

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  3. Jai tellement accroche a ce court livre ! Il m'a retourne.. Par contre le film n'en vaux pas le coup a mon avis.. Jai pas aimer..

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