mardi 29 septembre 2015

La pluie, avant qu'elle tombe - Jonathan Coe

----Résumé----


Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ? Tout Jonathan Coe est là : la virtuosité de la construction, le don d'inscrire l'intime dans l'Histoire, l'obsession des coïncidences et des échos qui font osciller nos vies entre hasard et destin. Et s'il délaisse cette fois le masque de la comédie, il nous offre du même coup son roman le plus grave, le plus poignant, le plus abouti. 







----Mon avis----

Il y a des livres comme ça que vous découvrez un peu par hasard. Sans savoir pourquoi ils vous attirent immédiatement. La pluie, avant qu'elle tombe fait partie de ceux là. Un livre découvert il y a 3/4 ans sur le blog de Margaud Liseuse. Je me souviens avoir lu la chronique et avoir été immédiatement emballée. Non seulement, le résumé me plaisait mais en plus je trouvais la couverture magnifique. Et vous commencez à le savoir sans doute il ne m'en faut pas plus pour craquer. 

Gill vient d'apprendre le décès de sa tante Rosamond. Avant de partir, Rosamond a enregistré son histoire sur cassettes audio. Ces cassettes audios, Rosamond aurait souhaité que Gill les transmettre à Imogen, une jeune fille aveugle qu'elle n'a pas vu depuis quelques années. Mais Imogen reste introuvable, Gil décide donc d'écouter ce témoignage avec ses deux filles. 

A travers 20 photographies soigneusement choisies, Rosamond livre alors son histoire et nous découvrons en même temps que Gill et ses filles , trois générations de femmes. Nous y rencontrons une Rosamond jeune, une petite fille douce, fragile qui s'émerveille de tout et qui voue un véritable culte à sa cousine Béatrix qui m'a parut dès le départ très antipathique.
J'ai été touché par le personnage de Rosamond jeune, on sent que c'est une personne qui donne beaucoup aux autres sans rien recevoir en retour. Elle fait beaucoup de concessions pour les autres mais n'est jamais remerciée.

J'ai été de nombreuses fois touchée par le destin de ces trois femmes que l'on découvre à travers la voix de Rosamond et on se rend compte que ce fameux destin se répète sans cesse, comme s'il était impossible qu'il en soit autrement. Comme si nos choix, nos actions étaient écrits.

Je voulais partager avec vous un passage qui m'a beaucoup touchée, quand je l'ai lu j'ai été attendrie et c'est pour moi l'un des plus beaux passages du roman :

" Je revois Thea fronçant les sourcils en méditant ces paroles, et puis elle a proclamé : "Eh bien moi, j'aime la pluie avant qu'elle tombe." Rebecca s'est contentée de sourire, mais moi j'ai répliqué (de façon assez pédante, je suppose) : "Tu sais, ma chérie, avant qu'elle tombe, ce n'est pas vraiment de la pluie. - Qu'est-ce que c'est alors?" Et j'ai expliqué : " C'est de l'humidité, rien de plus. De l'humidité dans les nuages." Thea a baissé les yeux et s'est de nouveau affairée à trier les galets de la plage : elle en a ramassé deux et s'est mise à les frapper l'un contre l'autre.
Elle semblait trouver plaisir à ce bruit et à ce contact. J'ai continué : "Tu comprends, ça n'existe pas, la pluie, avant qu'elle tombe, sinon ça n'est pas de la pluie."
C'était un peu ridicule de vouloir expliquer ça à une enfant, et je regrettais de m'être lancée là-dedans. Mais Thea ne semblait avoir aucun mal à saisir ce concept - bien au contraire : au bout de quelques instants, elle m'a regardée avec pitié en secouant la tête, comme si c'était éprouvant pour elle de discuter de ces matières avec quelqu'un d'aussi obtus.
" Bien sûr que ça n'existe pas, elle a dit. C'est bien pour ça que c'est ma préférée. Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux, pas vrai?"
Et puis elle a couru dans l'eau avec un sourire jusqu'aux oreilles, ravie que sa logique lui ait valu une si insolente victoire."

Je ne connaissais pas du tout l'auteur et j'ai découvert là une plume touchante, fluide. Grâce au choix de narration, nous faisons défiler les photos en même temps que les années afin de mieux comprendre l'histoire d'Imogen et pourquoi celle-ci est introuvable.
Un livre qui restera très longtemps dans mon esprit je crois, il m'a tout simplement conquise! J'ai hâte de pouvoir découvrir d'autres romans de l'auteur même si j'ai cru comprendre que celui-ci était à part dans son œuvre. Peu importe je suis curieuse :-)

3 commentaires:

  1. Il me tente bien celui-là, tu en parles très bien et j'adore ce genre de thématique (génération de femmes, histoire de famille)

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  2. Je connais absolument pas .. A approfondir donc !

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  3. Merci pour la découverte, c'est le genre d'histoire que j'adore

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